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Tigwaar
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Posté le: Lun 4 Mai - 11:47 (2009) Sujet du message: Dieu félin & bête fauve |
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Mes pattes foulaient allègrement la plaine. Mon galop dévorait les distances, ma course le temps. Je n'avançais pas d'un pas, et pourtant les décennies remontaient le courant des années pour me jaillir à la gueule.
Au loin, je vis la neige revenir comme une marée ignoble. Les hautes herbes se givrèrent dans un souffle, avant de s'écraser en milliers de petits éclats. Une légion de glas cristallins retentirent en écho, me faisant frissonner... avant que moi-même ne me transforme en statue de glace, pour me briser au sol.
~
-ILANA ! rugis-je en me réveillant. Mes griffes surgirent, raclant la terre rocailleuse. Mes yeux fous balayèrent les environs ténébreux... le cauchemar s'était envolé.
Poussant un soupir, je refermais les yeux. Cela faisait si longtemps... trop pour un être aussi épris de liberté que moi. Pourtant, désirais-je vraiment un maître ? Le supporterai-je plus que cette infâme prison ? Rien n'était moins sûr.
Un bruissement me fit soulever les paupières, et regarder la poussière entre mes pattes. Elle s'imbibait.
Mes larmes roulaient sur mon visage, se glissaient dans ma fourrure pour aller s'échouer entre les milliards de grains ternes et gris. Le monde était à leur image : terne, et gris. Je poussais un gémissement.
~
Je me levais d'un seul coup - quelle étrange façon de commencer cette énième "journée". Comme si je n'avais pas dormi. Comme si je n'avais fait que veiller... et me réveiller.
La vie était toujours aussi laide.
A pas lents et mesurés, je fis le tour de la grotte cendreuse qui était ma cellule, frôlant les stalagmites de ma queue au balancement impuissant. Excédé, je mordis dans l'un des pics, brisant la roche de mes crocs. Je recrachais le caillou avec irritation.
Finirais-je ici, oublié de tous ? Ma punition pour tant de carnages au nom d'une humaine était-elle cette éternité de fers invisibles, en lieu et place d'une mort digne sous les flots ? Pourquoi donc avais-je survécu ?! Pour mériter ça...
Les Dieux pouvaient tous aller crever !
Dans un accès de rage, je me mis à griffer frénétiquement le tronçon ; des éclats de pierres volèrent en tous sens, s’éparpillant dans ma lugubre geôle, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un moignon informe et pitoyable.
Et alors, je sentis une présence, par le lien intrinsèque qui me liait au temple. Un, voire plusieurs intrus, venaient de pénétrer les profondeurs pour se diriger vers moi. Un rictus carnassier étira mes babines, révélant mes crocs.
Une exultation certaine me gagnait. Cet orgueil, cette fierté commune à tous mes semblables ou presque, cette farouche joie sauvage qui courait à nouveau librement dans mes veines... je me mis à songer à de vastes étendues, à un monde encore plus vaste, et à un pouvoir... infiniment plus vaste.
Guerre, paix, amour, haine ! Qu'est-ce que tout cela voulait dire ?
Pour l'humain qui venait s'enquérir de ma force, allais-je être le dieu félin à l'esprit subtil ou la bête fauve aux dents de sabre ?
Qu'il vienne... il sera temps d'improviser par la suite.
Dernière édition par Tigwaar le Mer 13 Mai - 19:07 (2009); édité 1 fois |
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Ires
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Posté le: Mer 13 Mai - 15:57 (2009) Sujet du message: Dieu félin & bête fauve |
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Ma décision fut enfin prise. Je me devais de posséder un invocation. De préférence de type terre : bien encrée dans le sol, sans soucis, et dociles. C'était sûrement la seule raison pour laquelle ne souhaitait pas en prendre une d'un autre type. Une toute petite raison un peu tirée par les cheveux même, mais peu m'en fallut pour que je pénètre dans le Temple de la Terre.
C'est alors que, faisant seulement un seul pas dans la grande salle d'entrée, un cri surgit depuis le bout d'un couloir. En fait, on pourrait appeler ça certainement un rugissement ou un hurlement. Au choix. Je me dirigeai, mi-marchant mi-courant au bout du couloir, qui débouchait sur une petite salle assez sombre, et qui ne comportait qu'une seule porte. Pour me donner un peu de courage, je tapai du pied par terre, frappai sur les murs, m'applaudissais pour ma force et enfin j'ouvrai la porte, la passai et la claquai violemment, tout en hurlant. Petit accès de folie non sans conséquence. Reprenant doucement mes esprits, je m'aperçus que je venais d'entrer dans une salle totalement noire : aucune fenêtre, aucun trou de lumière, rien. Furieux contre moi-même, je tapai par terre, pris ma tête entre mes mains et me jetai par terre, hurlant de nouveau. Je me levai, et pensai que l'alcool n'y étais pas pour rien. Après toutes ces singeries, je devais me calmer au plus vite. Je ne savais plus où était la porte ou la sortie, et soudain, la peur succéda à ma colère. Je m'assis par terre et fermai les yeux. Le sol était froid, et curieusement humide. Alors je rouvris mes paupières, et m'aperçus d'une chose assez importante : il ne faisait pas entièrement sombre. Sous la porte, filtrait un peu de lumière, et je découvris alors de quoi était composée la salle. C'était une grotte aux couleurs ternes et grises, et tout au fond, je voyais des stalagmites ou des stalactites surgir qui du plafond, qui du sol. Mais ce qui m'épouvantait se trouvait décidément au milieu de la salle. Un demi-dieu. Un homme-tigre. J'étais pétrifié. J'eus quand même un peu de courage qui coulait encore dans mes veines, mais la seule façon dont je l'exprimais fut un pitoyable :
"Bon... bonjour..."
Juste après, je me réprimandais : dire cela à une entité vivant quasiment dans le noir pendant des années, peut-être des millénaires ! J'avais quand même une sacré audace. Parfois seulement... |
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Tigwaar
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Posté le: Mer 13 Mai - 20:37 (2009) Sujet du message: Dieu félin & bête fauve |
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[hrp] Par commodité, je vais changer ma couleur d'écriture =) Pour moi c'est donc navy. Bonne chance ! [/hrp]
L'humain qui arrivait devait être seul - je le percevais plus nettement à mesure qu'il approchait. Je l'attendis avec dans les veines un mélange sulfureux de patience et d'impatience. Il fit un vacarme étouffé et ridicule avant d'arriver dans ma cellule proprement dite. Là, il se livra à une scène plus pathétique qu'autre chose.
Je le regardais, hésitant entre l'indignation et la raillerie.
Enfin, il s'aperçut de ma présence. Alors, blême, il lança la seule chose qui dût lui venir à l'esprit...
"Bon... bonjour..."
Je passais ma langue sur le croc qui correspondrait à la canine chez les humains - tic que j'avais pris il y avait longtemps, et auquel je recourrais à chaque fois que j'étais indécis sur la conduite à tenir.
Du premier coup d'oeil, je me fis une idée de lui : quelconque, suffisament grand pour venir jusqu'ici mais voyant fondre ses capacités en ma présence, preuve s'il en fallait qu'en deux mille ans les choses n'avaient pas vraiment changé chez les hommes, cataclysme ou pas. A part quelques-uns, ils avaient tous de nous la même vision qu'on pourrait qualifier de conservatrice. La faute en revenait à ce terme, "dieu". Et, il fallait l'avouer, la chose ne nous déplaisait pas, à nous autres lieutenants des véritables divinités.
Avec un sourire, je me fis la réflexion que ces entités supérieurs étaient peut-être à nous ce que nous étions aux hommes. Juste des créatures d'une puissance plus élevée... à ceci près que jamais personne n'avait encore asservi l'un d'entre eux. Et pour cause...
Oui, vraiment, mes pensées ne gagnaient pas à être connues de mes supérieurs.
Avec un soupir, je reportais mon attention sur l'humain que j'avais oublié.
- Ecoute, grondai-je, je n'ai guère d'espoir que tu me conviennes. Je te préviens de suite : si tu me déplais, il y a peu de chances que tu repartes d'ici vivant. Et je ne plaisante pas.
J'essayais de faire comprendre le message d'un regard insistant, espérant ne pas, dans les futurs instants, devoir contempler cette lueur dans les yeux de ma victime, cet éclat qui voulait dire "Pourquoi me trahis-tu maintenant ?", et que j'avais maintes fois eu l'occasion d'apercevoir dans mon existence. Je ne tenais pas plus que ça à réitérer l'expérience.
Les gens pensaient pouvoir venir jusque dans nos antres pour tenter un coup de poker, et ma foi tant pis si ça ne marche pas ! Avec moi, les choses ne se passaient pas de cette manière. L'échec pouvait parfaitement être synonyme de mort.
- Mais c'est toutefois dans mes principes d'accorder sa chance à tout un chacun.
J'enchaînais rapidement, vaguement soucieux de ne pas le terroriser.
- Je pense que, si entente il y a entre nous, tu ne seras jamais celui qui frappera le plus fort. Aussi ne vais-je pas te demander une épreuve physique, mais plutôt t'imposer un défi intellectuel. Prends bien gardes à tes réponses, je les veux complètes et recherchées. Mieux vaut une réplique osée mais étayée qu'un raisonnement neutre et sans relief.
Mon regard se para d'une lueur orageuse comme j'énonçais.
- Suppose que deux peuples soient en guerre. Suppose que tu sois neutre dans le conflit, et qu'un jour tu assistes à un affrontement entre deux bandes de guerriers de chacune de ces peuplades. A présent, suppose que l'un des groupes soit sur le point de succomber, mais qu'avec ton aide il puisse remporter la victoire.
Je marquais une pause, lui laissant le temps de s’imaginer la situation.
- Je veux à présent que tu répondes à ma question ; pour cela, tu peux supputer tout ce que tu veux dans ton raisonnement, – car je veux qu’il y en ai un pour appuyer ta répartie. Vois le contexte sous plusieurs angles si tu veux.
Je plongeais mon regard de fauve dans le blanc de ses yeux, perçant jusqu’à son âme.
- Que ferais-tu, et dans quel but ? |
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Thomas Vilardïn
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Posté le: Mar 19 Mai - 23:43 (2009) Sujet du message: Dieu félin & bête fauve |
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Depuis le début de son périple , Thomas remontait les traces d'une personne qui n'était que quelques minutes devant. Thomas était parti de la ville en quête d'une invocation. Son choix s'était arrêté sur une invocation de type terre, Thomas cherchant une invocation qui se rapprochait de ses caractéristiques, à savoir du genre brutal...
Il ne voulait pas d'une invocation qui reste en arrière pendant que lui s'escrimerait à tuer la créature qui les avait vilainement assaillie. Au bout d'un heure de marche, le soldat aperçu celui qu'il suivait. Ce dernier escaladait le plateau sur lequel trônait le temple de terre, objet de ses désirs.
Visiblement, et malheureusement pour Thomas , celui qu'il pistait avait la même destination que lui. Le soldat pressa le pas, sachant que plus il irait vite, plus il aurait de chance de pouvoir dire son mot pour l'invocation.
Dans l'ascension, il reprit du terrain mais ne put résorber complètement son retard. Thomas était surpris du fait que l'individu ne s'était pas encore rendu compte de sa présence. Il rentra à la suite de l'homme et déboucha dans la salle quelques instants après celui-ci. Comme lui,il du s'adapter à l'obscurité des lieux, lorsqu'il commença à distinguer les formes dans l'ombre il entendit:
"Bon... bonjour..."
La voix paraissait timide et terrifiée. Un point sur lequel Thomas pouvait jouer...
Subitement, une voix caverneuse sortit des ténèbres. Au fur et à mesure du discours, Thomas s'approchait de la source de paroles. Finalement le soldat finit par distinguer la silhouette d'où s'échappait la voix profonde. Il discerna la forme d'un énorme fauve. S'approchant un peu plus et profitant d'un rayon de lumière, Thomas put identifier le fauve comme un tigre blanc. Mais plus que ce tas de muscles, c'était l'éclat pénétrant des yeux bleus du fauve qui frappèrent l'homme de la garde. Celui-ci finissait son exposé:
-Suppose que deux peuples soient en guerre. Suppose que tu sois neutre dans le conflit, et qu'un jour tu assistes à un affrontement entre deux bandes de guerriers de chacune de ces peuplades. A présent, suppose que l'un des groupes soit sur le point de succomber, mais qu'avec ton aide il puisse remporter la victoire.
Puis après une petite pause la voix reprit:
- Je veux à présent que tu répondes à ma question ; pour cela, tu peux supputer tout ce que tu veux dans ton raisonnement, – car je veux qu’il y en ai un pour appuyer ta répartie. Vois le contexte sous plusieurs angles si tu veux.
Après avoir jeté un regard à l'individu des plus perçant, il ajouta enfin:
- Que ferais-tu, et dans quel but ?
Un silence commença à s'appesantir entre le demi-dieu et l'homme sans que personne ne vienne le troubler. Enfin jusqu'à ce que Thomas prenne la parole...
Le soldat se signala d'un raclement de gorge avant de commencer à déclamer.
- Et bien , je sais que cette question ne m'était pas posée mais devant le mutisme de mon congénère j'aimerais y répondre.
Sans laisser le temps au Tigre d'approuver ou de réprouver, Thomas reprit:
- Voila, malgré que cette question puisse être débattue pendant des heures, puisque les hypothèses que nous pouvons emmètre sont quasi infinie, j'essaierai de faire court. Une des peuplades est-elle maléfique, quels profits puis-je espérer en aidant la peuplade en difficulté, ai-je provoqué le conflit d'une manière indirecte et d'autre...
Thomas marqua une pause pour montrer que cette idée était finie pour reprendre un instant après:
- Bien partons du postulat que je suis neutre. Mon premier motif qui me pousserait à prendre part au conflit serait le profit que je pourrais en tirer. Il ne faut pas en déduire que je suis un être foncièrement mauvais, mais la d'où je viens on n'entreprend rien sans contrepartie. Je ne risquerai pas ma vie pour une cause qui n'est pas la mienne, sauf si le jeu en vaut la chandelle. Je m'explique, si je m'engage dans le conflit, je mets ma vie en jeu. Si je reste neutre, je pourrais continuer à vaquer à mes occupation et mon statut ne changera pas. Si aucun profit ne m'était offert pour m'impliquer dans le conflit, pourquoi risquer ma vie, alors que ne rien faire me donnerait le même résultat. De plus les retombées du conflit peuvent me profiter dans le cas ou cette peuplade était exterminée. Maintenant si la victoire de la peuplade qui domine impliquerait une diminution de mon statut, parce qu'ils essaieraient de m'assouvir par la suite ou toutes raisons impliquant une récession pour moi, je m'impliquerais. De plus, on ne peut nier le fait que si j'aide la peuplade "opprimée" ceux-ci deviendront mes alliés et je peut donc augmenter mon statut. Bien sur il faudrait d'abord évaluer si cette alliance serait profitable.
Le soldat reprit son souffle avant de conclure:
-En définitive, ma vie vaut son pesant d'or et je ne la mettrais en jeu que si cela m'est profitable.
Sur ce le soldat repris son statut de repos en attendant la réponse du tigre. |
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Tigwaar
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Posté le: Mer 20 Mai - 16:47 (2009) Sujet du message: Dieu félin & bête fauve |
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- Bien partons du postulat que je suis neutre. Mon premier motif qui me pousserait à prendre part au conflit serait le profit que je pourrais en tirer. Il ne faut pas en déduire que je suis un être foncièrement mauvais...
Je l’écoutais sans broncher, reportant mon entière attention sur le nouveau venu, qui m’exposa son point de vue selon un schéma typique des humains. Ce que j’appréciais néanmoins était la totale franchise de celui-ci, et il avait apparemment deviné le but de ma question.
Par celle-ci, je ne cherchais pas à juger mon interlocuteur, mais bien à savoir si celui-ci cherchait à se faire passer pour ce qu’il n’était pas, et accessoirement si je devais m’attendre à des échauffourées loufoques dans lesquelles mon potentiel maître m’aurait fourré.
- En définitive, ma vie vaut son pesant d'or et je ne la mettrais en jeu que si cela m'est profitable.
En somme, fis-je silencieusement avec une parallèle, tu as déjà la sagesse qu’il m’a fallut plus de trois siècles pour acquérir, bien que la tienne soit née de ta mortalité.
- Réponse satisfaisante, grognai-je dans un murmure rauque qui remplit la caverne. Par ces mêmes mots, je venais de couper toute possibilité de répondre à son tour au premier humain ; cependant, rien ne l’empêchait de poursuivre sa quête et de participer à la seconde épreuve.
Car ce ne sera pas si facile, lançai-je au second d’un seul regard parfaitement explicite.
Ce qui m’amusait dans la situation présente, c’est qu’avec l’humain hésitant, ce serait à moi de jouer le rôle de combattant, alors qu’avec le second je ne risquais d’avoir à le protéger que de mes semblables ; en revanche, mes conseils seraient sans doute les bienvenus, avant que lui-même ne se lance dans d’inextricables complications.
- Humain, commençai-je finalement après quelques instants muets, sans m’adresser plus à l’un qu’à l’autre. Si tu étais un semi-dieu pour ta race, si tu avais le don de vivre plus que ton content de siècles ainsi que d’accomplir tout ce qu’il te serait donné de désirer faire parmi les hommes, qu’y ferais-tu ?
Par cette interrogation atypique, je venais de soulever une foule de points qui dérangeaient déjà nombre de mes congénères. Ce qui m’avait poussé à la lancer, c’était en premier lieu ma propre culpabilité.
Et si je m’étais mêlé de leur éducation, au lieu de m’enquérir de mes semblables ? Si, ensembles, nous avions guidé les hommes avec plus de bienveillance que de cupidité ? Si, dans notre orgueil, nous nous étions soucié d’eux, alors nous n’aurions pas eu à subir tout cela.
D’autre part, chacun de ces mots me mortifiait dans ma propre chair. D'où leur non-sens, et donc l'importance pour moi de la réponse de mon potentiel maître.
Je ne me souvenais que trop bien de mon esclavage au côté d’Ilana, de mon carnage parmi ses sujets et surtout du plaisir que je prenais à massacrer et déchirer les peuplades humaines, avant que mon homologue ne s’écrase dans la glace et ne provoque la soudaine inondation de la vallée, créant par la même occasion un lac qu’on nomme à présent le Lac des Astres.
Je me mis à réfléchir, tentant vaguement de répondre à ce que dont je m’étais enquis. Sans guère de succès.
Tel était notre problème : nous ne pourrons jamais nous soucier réellement de la race des hommes avec autant d’attention qu’il l’aurait fallu. |
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Thomas Vilardïn
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Posté le: Mer 20 Mai - 17:37 (2009) Sujet du message: Dieu félin & bête fauve |
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Thomas attendait la réponse du demi dieu en silence. Il fut soulagé lorsque ce même silence pesant fut casser par la voix du félin.
- Réponse satisfaisante
Cette phrase avait été prononcer dans une sorte de grognement fauve et guttural. Son qui emplit la caverne entière. On voyait à l'attitude du semi dieu que la question était close. Thomas ne put retenir un sourire satisfait voyant que son opposant ne pourrait visiblement faire ses preuves.
Le tigre reprit:
- Humain, dit-il sans s'adresser à aucun des deux humains en particulier. Si tu étais un semi-dieu pour ta race, si tu avais le don de vivre plus que ton content de siècles ainsi que d’accomplir tout ce qu’il te serait donné de désirer faire parmi les hommes, qu’y ferais-tu ?
Thomas réfléchit quelques instants à la question mais ne se laissa pas réfléchir trop longtemps, de peur que l'inconnu prenne cette fois l'initiative. Très vite, il enchaina donc:
- Et bien, j'espère que vous n'êtes pas lassé du ton de ma voix. Fit-il sur un ton qui se voulait léger.
Sans attendre de voir si cette petite blague avait réussie, il en doutait fortement, Thomas commença son exposé:
- Et bien, si un tel pouvoir m'était dévolu, je pense que j'en userai, non avec clémence ou gentillesse, mais avec justice. Peu m'importe que tout le monde soit heureux, je ne crois pas aux mondes féériques. Maintenant, certaines questions reste au dessus du simple fait d'être heureux. Vous avez créé l'homme et avant ceci les dieux ont créé l'univers. Si ma créature abusait de ma création, ou de celle qu'on m'a donné à garder, j'interviendrais. Comme je vous l'ai dit, ma façon de penser me pousse à chercher le profit, je crois que lorsqu'on possède une vie éternelle et des pouvoirs quasi sans limites, du moins du mon point de vue d'humain, je pense qu'il n'y de profit que je peux créer pour moi même, par moi même. Je n'userai donc pas du pouvoir que l'on m'a donné pour me faire du profit car cela serait tout simplement inutile... D'où mon apparence juste.
Après avoir marquer une pause pour que son effet fonctionne le grand guerrier reprit:
- Voila pour la réponse que je formulerais dans le meilleur des mondes. Comme je l'ai dit il y a un instant je ne crois pas en un monde féérique, je ne crois donc pas en ce que je viens de dire. Je vais vous dire ce que je ferais, j'abuserais de ce pouvoir autant qu'il m'en est possible! Car le pouvoir n'attire que le pouvoir et je n'ai pas la présomption de posséder une morale au dessus de la vôtre ou au dessus de celles de vos congénères... Voila pour ma vrai réponse!
Avec un sourire Thomas finit la réponse de sa question. Avant de reprendre:
- Maintenant, si le choix m'en était donné, je ne choisirai jamais une vie de demi dieu, ma vie humaine me convient parfaitement... Notre richesse par rapport à vous est notre liberté et j'aime croire que celle-ci fait de nous les réels demi dieu maintenant, et plus vous.
Sachant que cette dernière remarque pouvait énerver quelque peu le demi dieu si elle était mal comprise, Thomas attendait sa sanction en silence. Car après tout, comme il l'avait dit précédemment, certaines choses méritaient de mettre sa vie en danger...
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Tigwaar
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Posté le: Mer 20 Mai - 18:03 (2009) Sujet du message: Dieu félin & bête fauve |
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- Et bien, j'espère que vous n'êtes pas lassé du ton de ma voix.
La nature de Tigwaar était telle que ce fut pour lui comme si la plaisanterie n’avait jamais été tenée.
Non pas qu’il n’aie jamais été joyeux ou même blagueur dans son existence. C’était juste qu’il avait apprit que rire c’était déjà accorder sa confiance, or la confiance ne devait pas être donnée à la légère. Après tant de sang et d’enfermement, il n’était pas question de refaire les mêmes erreurs.
Il n’était pas non plus question de rester cloîtré sous le seul motif qu’il se faisait peur à lui-même...
- Et bien, si un tel pouvoir m'était dévolu, je pense que j'en userai, non avec clémence ou gentillesse, mais avec justice.
Etrangement, le fauve eu la sensation inexplicable que cette attitude convenait parfaitement à l’humain. Même s’il ne se l’avouait pas, ce devait être un homme qui savait avec exactitude ce qui était juste ou non.
Par cela, le semi-dieu n’entendait pas le mot justice comme le commun des mortels pouvait l’entendre, mais plutôt comme une notion subjective selon laquelle certaines choses étaient meilleures pour untel ou untel, non au vu d’actes passés mais d’éventualités futures à ce que d’autres auraient appelé développement, avenir ou encore destin.
- Voila pour la réponse que je formulerais dans le meilleur des mondes. Comme je l'ai dit il y a un instant je ne crois pas en un monde féérique, je ne crois donc pas en ce que je viens de dire. Je vais vous dire ce que je ferais, j'abuserais de ce pouvoir autant qu'il m'en est possible! Car le pouvoir n'attire que le pouvoir et je n'ai pas la présomption de posséder une morale au dessus de la vôtre ou au dessus de celles de vos congénères... Voila pour ma vraie réponse!
Là encore, Tigwaar sentit que cette affirmation collait précisément à l’individu. La justice pouvait passer par soi en premier ; ce qui allait tout à fait avec sa précédente réflexion. L’or et l’argent aux rois et aux grands, et le reste aux autres. Ca ne le regardait pas, et l’homme non plus.
- Maintenant, si le choix m'en était donné, je ne choisirai jamais une vie de demi dieu, ma vie humaine me convient parfaitement... Notre richesse par rapport à vous est notre liberté et j'aime croire que celle-ci fait de nous les réels demi dieu maintenant, et plus vous.
La réflexion avait de quoi en vexer plus d’uns. Cependant, il ne serait pas juste de dire qu’elle provoqua le fauve, mais plus qu’elle l’enragea car, à nouveau, telle était sa nature.
L’esprit du semi-dieu sourit de cette pique involontaire. Il n’aurait pas dit que celui qui lui faisait face était un « réel demi-dieu » car en cet instant Tigwaar pouvait le déchiqueter et le mettre en pièces en un clin d’oeil. En revanche, le destin du tigre était lié à celui de l’homme, alors que lui-même pouvait continuer sa route sans la présence du félin à ses côtés.
Et, en suivant cette voie, le vrai roi était réellement cet humain sardonique. Un roi dont la tête était en ce moment sous la hache du bourreau, et dont le règne s’arrêterait d’une façon ou d’une autre.
Par son assentiment ou son refus, le monarque allait descendre de son trône.
D’un bond, Tigwaar sauta sur le flanc de l’impudent et y lacéra plusieurs côtes dans un feulement dont la haine, si elle n’avait rien de feinte, n’avait rien non plus d’absolue, et encore moins de définitive.
- Tu t’es couronné seul comme nous le fîmes fut un temps, gronda l’animal polaire, sur le dos du colosse. Il apposa ses canines sur la nuque de sa proie avec une douceur extrême. Maintenant prend fin ta souveraineté... maître.
Avec cet ultime mot prit fin le charme.
Plantant ses griffes en terre après être descendu de Thomas, Tigwaar rompit son emprise sur la prison. Les stalagmites frémirent avant de se morceler et de chuter dans un fracas étourdissant.
Ainsi prit fin la détention d’un semi-dieu dont chaque matin l’esprit courrait dans des plaines gelées et immenses.
~
Je me tournais vers mon nouveau maître, la joie et la méfiance se mariant étroitement dans mes yeux glacés.
- Mon nom est Tigwaar, Tigre de Guerre. N'ose pas croire que tu as ma confiance, car celle-ci ne viendra qu'en son temps, si jamais elle vient.
Une lueur brilla dans mon regard.
- Ta voix est semblable à celle d'une casserole qui aurait moisi plus longtemps que moi encore... |
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Thomas Vilardïn
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Posté le: Jeu 21 Mai - 14:37 (2009) Sujet du message: Dieu félin & bête fauve |
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Tout s'était passé très vite, trop vite pour Thomas... En quelques instants, la créature était sur lui, lui lacérant les côtes de ses griffes puissante. A ce moment, Thomas était pris d'un sentiment d'impuissance, chose qu'il redoutait plus que tout. Soudain la nuque de l'humain fut entre les crocs du demi-dieu. Ils enserraient la nuque de l'humain avec une douceur remarquable.
**Bien bête sadique, prends ma vie et garde ta réclusion si tu le veux. La seule chose que je retiendrai, c'est que c'est moi qui t'ai provoqué, c'est moi qui en ai prit la... LIBERTÉ ! **
Puis soudain, les crocs ne furent plus sur la gorge du soldat. Un grand fracas suivit cela et Thomas et le semi-dieu durent sortir de la salle, vider de son charme. Sans un regard vers l'inconnu, ils sortirent tous deux...
~
Dehors, la créature me regarda, d'un air joyeux. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Puis le mystère fut levé.
- Mon nom est Tigwaar, Tigre de Guerre. N'ose pas croire que tu as ma confiance, car celle-ci ne viendra qu'en son temps, si jamais elle vient. [
Thomas comprit finalement que la créature des neiges avait finit par se lier à lui. Celle-ci continua:
- Ta voix est semblable à celle d'une casserole qui aurait moisi plus longtemps que moi encore...
Avec une mélange de reconnaissance, de joie mais aussi de haine pour la blessure qu'il portait au flanc, Thomas finit par dire:
- Nous voici à présent lié, toi Tigwaar demi-dieu tigre et moi, Thomas simple membre de la garnison de la ville de Lüh.
Puis regardant son flanc dont le sang coula en quantité il ajouta:
- Je comprends que ta confiance doit être méritée, tout comme la mienne, la d'où je viens c'est même une évidence... Mais à l'avenir, si tu trouve tes griffes trop longues, je te prierais de ne pas les limer sur ma peau...
En poussant un grognement de douleur, l'humain compléta:
- J'imagine que la vie urbaine n'est pas ton élément, mais il va falloir que tu m'aides à y entrer, je ne sais pas si une marche forcée est très facile dans mon cas... Ah oui, une petite chose, ne pense pas à réessayer ce que tu viens de faire, j'ai beau ne pas avoir ta puissance...
Thomas sortit de son fourreau son épée à deux mains et continua:
- Je possède aussi une griffe aiguisée et tant que tu n'auras pas acquis ma confiance, toi aussi tu peux en faire les frais...
Puis se plongeant dans ses pensées, sachant que la menace n'atteindrait pas Tigwaar le demi-dieu il se demanda comment il allait s'arranger avec ce nouvel être dans sa vie...
CLÔTURE ET ARCHIVAGE DU SUJET POUR CAUSE D’INACTIVITÉ. Pour le rouvrir envoyer un Mp à l'un des membres du staff. |
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